Vendredi ou la vie sauvage de M.Tournier



Chapitre 2: le réveil du naufragé


Lorsque Robinson reprit connaissance se réveilla, il était couché, la figure dans le sable. Une vague déferla sur la grèvele sable mouillée et vint lui lécher les pieds. Il se laissa rouler sur le dos. Des mouettes noires et blanches tournoyaientvolaient en rond dans le ciel redevenu bleu après la tempête. Robinson s’assit avec effort et ressentit une viveforte douleur à l’épaule gauche. La plage était jonchée était couverte, était pleine de poissons morts, de coquillages briséscassés et d’algues noires rejetés par les flotsles vagues, la mer. À l’ouest, une falaise rocheuse s’avançait dans la mer et se prolongeait se continuait par une chaîne de récifsrochers. C’était là que se dressait la silhouette la forme de La Virginie avec ses mâts arrachés et ses cordages flottant dans le vent.

Robinson se leva et fit quelques pas. Il n’était pas blessé, mais son épaule contusionnée douloureuse continuait à lui faire mal. Comme le soleil commençait à brûler, il se fit une sorte de bonnet en roulant de grandes feuilles qui croissaientpoussaient au bord du rivagedu bord de mer. Puis il ramassa une branche pour s’en faire une canne et s’enfonça dans la forêt.

Les troncs des arbres abattus formaient avec les taillisbuissons et les lianes qui pendaient des hautes branches un enchevêtrementmélange difficile à percer, et souvent Robinson devait ramper avancer couché à quatre pattes pour pouvoir avancer.
Il n’y avait pas un bruit, et aucun animal ne se montrait. Aussi Robinson fut-il bien étonné en apercevant à une centaine de pas la silhouette d’un bouc sauvage au poil très long qui se dressait immobile, et qui paraissait l’observer. Lâchant sa canne trop légère, Robinson ramassa une grosse souche qui pourrait lui servir de massue. Quand il arriva à proximité à côté, près du bouc, l’animal baissa la tête et grogna sourdement. Robinson crut qu’il allait foncer sur lui. Il leva sa massue et l’abattit de toutes ses forces entre les cornes du bouc. La bête tomba sur les genoux, puis bascula sur le flanc tomba sur le côté.

Après plusieurs heures de marche laborieuse difficile, Robinson arriva au pied d’un massif un groupe, un tas de rochers entassés en désordre. Il découvrit l’entrée d’une grotte, ombragée par à l'ombre de un cèdre géant ; mais il n’y fit que quelques pas, parce qu’elle était trop profonde pour pouvoir être explorée examinée, visitée ce jour-là. Il préféra escalader les rochers, afin d’embrasser voir une vaste étendue du regard. C’est ainsi, debout sur le sommet du plus haut rocher, qu’il constata que la mer cernait entourait, enfermait de tous côtés la terre où il se trouvait et qu’aucune trace d’habitation n’était visible : il était donc sur une île déserte. Il s’expliqua ainsi l’immobilité du bouc qu’il avait assommé. Les animaux sauvages qui n’ont jamais vu l’homme ne fuient pas à son approche. Au contraire, ils l’observent avec curiosité.
Robinson était accablé épuisé, écrasé de tristesse et de fatigue. En errant passant au pied du grand rocher, il découvrit une espèce d’ananas sauvage qu’il découpa avec son couteau de poche et qu’il mangea. Puis il se glissa sous une pierre et s’endormit.



Chapitre 3