Robinson ne cessait d’organiser et de civiliser son île,
et de jour en jour il avait davantageplus de travail et des
obligations plus nombreuses.
Le matin par exemple, il
commençait par faire sa toilette, puis il lisait quelques
pages de la Bible, ensuite il se mettait au garde-à-vous
devant le mât où il faisait ensuite monter le drapeau
anglais.
Puis avait lieu l’ouverture de la forteresse. On
faisait basculer la passerelle par-dessus le fossé et on
dégageait les issues bouchées par les rochers.
La matinée
commençait par la traite des chèvres, ensuite il fallait
visiter la garenne artificielle prairie pour l'élevage des lièvres que Robinson avait établie
dans une clairière sablonneuse.
Là, il cultivait des navets
sauvages, de la luzerne
et un carré d’avoine pour retenir
une famille de lièvres chiliens qui vivaient sans cela
dispersés dans l’île. C’était ce qu’on appelle des agoutis,
des lièvres hauts sur pattes, très gros et avec des oreilles
courtes.
Plus tard, il vérifiait le niveau des viviersbassin pour les poissons d’eau douce
où prospéraientvivaient, se reproduisaient des truites et des carpes.
À la fin de la
matinée, il mangeait rapidement avec Tenn, faisait une
petite sieste et se mettait en grand uniforme de général
pour remplir les obligations officielles de l’après-midi.
Il devait faire le recensementle compte des tortues de mer qui avaient chacune leur numéro de matricule, inaugurer un pont de lianes audacieusement jeté par-dessus un ravin de cent pieds de profondeur en pleine forêt tropicale, achever la construction d’une hutte de fougères à la lisière de la forêt bordant le rivage de la baie qui serait un excellent poste d’affût pour surveiller la mer sans être vu, et une retraite d’ombre verte et fraîche pendant les heures les plus chaudes de la journée.
Souvent Robinson en avait assez de tous ces travaux
et de toutes ces obligations. Il se demandait à quoi et à qui
cela servait, mais aussitôt il se souvenait des dangers de
l’oisiveté la paresse, l'inaction, de la souille les bains de boue (voir chapitre 6) des pécaris où il risquait de
retomber s’il cédait à la paresse, et il se remettait
activement au travail.