Tristan et Iseut d'après Joseph Bédier

Les lépreux

Le roi Marc a la preuve que Tristan et Iseut le trahissent car ils sont amants . Il arrête les deux amants et il refuse le duel judiciaire que demande Tristan. Le roi conduit Tristan et Iseut au bûcher pour les brûler.

Tristan réussit à s'échapper et il se cache à l'extérieur de la ville avec son fidèle Gorvenal. Iseut, toujours prisonnière, doit être brûlée vive. brûlée vivante


Iseut se tient debout devant la flamme. Autour d'elle, la foule crie, maudit insulte, critique le roi, maudit les traîtres. Les larmes coulent le long de son visage. Un fil d'or est tressé dans ses cheveux qui tombent jusqu'à ses pieds. Tous les gens ont pitié d'elle. Ses bras sont étroitement liés ! fortement attachés

Or, cent lépreux, La lèpre est une maladie qui attaque la peau déformés, la chair rongée et toute blanchâtre blanche, venus sur leurs béquilles en faisant claquer leurs crécelles les lépreux se déplaçaient en faisant du bruit avec leur crécelle pour que les gens partent, se regroupaient devant le bûcher.

lépreux moyenâgeux
Deux lépreux moyenâgeux agitant une crécelle (ou cliquette), portant bâton et écuelle.
(extrait d’un manuscrit français, 15e s., B.N.F Paris)

Yvain, le plus hideux laid des malades, cria au roi :
« Sire, tu veux jeter ta femme dans ce brasier, ce feu, ce bûcher c'est une bonne justice mais la punition est trop brève. courte, rapide Ce grand feu va vite la brûler et sa souffrance sera courte. Veux-tu que je te donne une idée d'un châtiment une punition pire? Elle restera vivante mais elle voudra mourir. Roi, le veux-tu ? »
Le roi répondit :
« Oui, la vie pour elle, mais une vie pire que la mort… Il faut une souffrance terrible.
–Sire, je te dirai donc brièvement rapidement mon idée. Regarde: j'ai là cent compagnons. Donne-nous Iseut, qu'elle devienne notre femme à tous. Donne Iseut à tes lépreux et sa vie sera horrible. Regarde: nos haillons nos vêtements déchirés, abîmés sont collés à nos plaies qui suintent. coulent Près de toi, Iseut portait de riches étoffes tissus de qualité , des bijoux, des pierres précieuses, elle buvait de bons vins, elle était respectée et était heureuse. Quand elle vivra dans nos taudis nos petites habitations très pauvres et couchera avec nous, alors Iseut la Belle, Iseut la Blonde, regrettera ce beau bûcher ! »

Le roi l'entend, se lève et reste longuement immobile. Enfin, il court vers la reine et la saisit prend fortement par la main.
Elle crie :
«Par pitié, sire, brûlez-moi plutôt, brûlez-moi ! »
Le roi la donne aux lépreux. Yvain la prend et les cent malades se serrent autour d'elle. En les entendant crier, tous les témoins ont pitié de la reine. Mais Yvain est joyeux. Iseut s'en va, Yvain l'emmène. Le hideux affreux, laid horrible cortège de lépreux sort de la cité la ville .

Ils ont pris la route où Tristan est embusqué caché . Gorvenal crie :
« Tristan, que feras-tu ? Voici ton amie ! »
Tristan pousse son cheval hors du fourré :
« Yvain! crie Tristan. Laisse Iseut, si tu veux vivre ! »
Mais Yvain enlève son manteau.
« Hardi, courage compagnons ! À vos bâtons ! À vos béquilles ! C'est l'instant de montrer sa prouesse son courage, sa valeur, son habileté

Alors les lépreux rejetèrent leurs manteaux, se campèrent se dressèrent (se camper= se tenir droit) sur leurs pieds malades, soufflèrent, crièrent, levèrent leurs béquilles : l'un menace et l'autre grogne.
Mais Tristan ne voulait pas les frapper ; les conteurs prétendent disent que Tristan tua Yvain : c'est un mensonge!
Gorvenal, ayant arraché un jeune tronc de chêne, il l'assena le jeta sur la tête d'Yvain ; le sang noir jaillit et coula jusqu'à ses pieds difformes mal formés .

Tristan reprit la reine. Il coupa les cordes qui attachaient ses mains, puis ils s'enfoncèrent dans la forêt du Morois. Là, dans les grands bois, Tristan se sent en sécurité comme derrière les murs d'un fort château.
Quand le soleil se coucha, ils s'arrêtèrent. La peur avait fatigué la reine ; elle reposa sa tête sur le corps de Tristan et s'endormit.

Au matin, Gorvenal déroba vola à un forestier homme qui travaille dans la forêt son arc et deux flèches et les donna à Tristan. Celui-ci surprit un chevreuil et le tua. Gorvenal alluma un grand feu pour cuire la bête ; Tristan coupa des branches, construisit une hutte et la recouvrit de feuilles ; Iseut la joncha couvrit le sol d'herbes épaisses.
Alors, au fond de la forêt sauvage, une vie dure commença pour les fugitifs les fuyards .



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