Tristan et Iseut d'après Joseph Bédier

Le combat de Tristan contre le Morholt

Selon d’anciens traitésun accord, un engagement, un contrat, les Irlandais pouvaient exiger de la Cornouailles, la première année trois cents livres ancienne unité de poids de cuivre, la deuxième année trois cents livres d'argent fin et la troisième année trois cents livres d'or. Mais quand arrivait la quatrième année, ils pouvaient prendre trois cents jeunes garçons et trois cents jeunes filles, de l'âge de quinze ans, tirés au sort choisis au hasard entre les familles de Cornouailles.
Depuis quinze années, le roi Marc refusait de payer ce tribut impôt.

       Or, cette année, le roi d’Irlande avait envoyé un chevalier géant à Tintagel : le Morholt. Sa soeur était la reine d'Irlande et personne n'avait jamais pu le vaincre au combat.

Tintagel
Tintagel

Le roi Marc avait convoqué tous les barons hommes de la haute noblesse (vassaux très proches du roi) de sa terre de son fief, de son royaume: donc il appelle ses vassaux à Tintagel pour prendre leur conseil au Moyen Age, les vassaux devaient conseiller leur suzerain pour les décisions importantes. Ils étaient rassemblés dans la salle voûtée du palais.

Le Morholt dit au roi :
« Roi Marc, écoute la demande du roi d'Irlande, mon seigneur. Il te demande de payer enfin le tribut impôt que tu lui dois. Il te demande de me livrer me donner aujourd'hui trois cents jeunes garçons et trois cents jeunes filles, de l'âge de quinze ans, tirés au sort choisis au hasard entre les familles de Cornouailles. Ma nef les emportera pour qu'ils deviennent nos serfs esclaves .
Mais  si un de tes barons hommes de la haute noblesse veut prouver que le roi d'Irlande a tort n'a pas raison, j'accepte de me battre contre lui. Lequel d'entre vous, seigneurs cornouaillais, veut combattre pour libérer  ce pays ? »

    Les barons se regardaient  puis baissaient la tête. L'un se disait : « J'ai vu la taille du Morholt d'Irlande : il est plus fort que quatre hommes robustes très forts . Et son épée : c'est la sorcellerie la magie qui l'aide à être invincible impossible à battre depuis plusieurs années. Moi je suis chétif petit, faible , je ne veux pas mourir!» Un autre pensait: «Chers fils, puis-je vous laisser devenir des serfs? Et vous, chères filles, allez-vous être des filles de joie prostituées ? Mais si je me bats, je vais mourir. Et ma mort ne vous sauvera pas. »
Tous avaient peur et tous se taisaient.

Le Morholt répéta sa proposition :
« Lequel d'entre vous, seigneurs cornouaillais, veut se battre contre moi ? Je lui offre une belle bataille. Nous irons en barque petit bateau sur l'île Saint-Samson, au large de Tintagel en mer, en face du château de Tintagel. Là, votre chevalier et moi, nous combattrons seul à seul, et la famille du vainqueur celui qui gagnera sera fière. »

Ils se taisaient toujours, muets de peur.

Le Morholt parla pour la troisième fois : « Eh bien, beaux seigneurs cornouaillais, puisque vous préférez cette solution, tirez au sort choisissez au hasard vos enfants  et je les emporterai ! Mais je ne pensais pas que vous étiez si lâches sans courage dans ce pays. »

Alors Tristan s'agenouilla se mit à genoux aux pieds du roi Marc, et dit:
« Seigneur roi, s'il vous plaît, donnez-moi l'autorisation de faire la bataille. »

En vain inutilement le roi Marc voulut l'en détourner le faire changer d'avis . Il était jeune chevalier : à quoi lui servirait sa hardiesse son courage ? Mais Tristan décida de se battre  et le Morholt accepta.

Le jour de la bataille, Tristan s'arma pour le combat.
Il revêtit revêtir= s'habiller, mettre le haubert et le heaume d'acier. Les barons pleuraient de pitié sur le preux courageux et de honte sur eux-mêmes. « Ah ! Tristan, se disaient-ils, hardi courageux baron, belle jeunesse, pourquoi je n’ai pas décidé de faire cette bataille ? Ma mort serait moins triste que la sienne !… »

Les cloches sonnent, et tous, ceux de la baronnie l'ensemble des barons et la population, vieillards, enfants et femmes, pleurent, prient et escortent accompagnent, suivent Tristan jusqu'au rivage bord de la mer

au large de Tintagel
Au large de Tintagel

Tristan monta seul dans une barque petit bateau et cingla navigua, partit en bateau vers l'île Saint-Samson. Le Morholt avait une voile pourpre rouge sur sa barque et il aborda arriva (en bateau) le premier dans l'île. Il attachait sa barque au rivage bord de l'eau , quand Tristan  arriva sur l'île et repoussa du pied la sienne sa barque (celle de Tristan) vers la mer.

combat de Tristan et du Morholt
Combat de Tristan contre le Morholt,
manuscrit Bayerische Staatsbibliothek, Munich

« Vassal, que fais-tu ? dit le Morholt, et pourquoi n'as-tu pas attaché ta barque, comme moi ?
— Vassal, à quoi bon pour quoi faire ? ? répondit Tristan. Un seul de nous deux reviendra vivant d'ici : une seule barque suffit . »
Et tous deux, s'excitant au combat par des paroles outrageuses insultantes , s'enfoncèrent dans l'île.

Nul ne personne ne vit l'âpre dure, terrible bataille ; mais, par trois fois, le vent porta un cri furieux jusqu'au rivage où attendait la population.
Alors, les compagnons du Morholt riaient.

Enfin, vers la fin de l’après-midi, on vit au loin se tendre la  voile de pourpre ; la barque de l'Irlandais se détacha de l'île, et une clameur de détresse un cri de désespoir retentit : « Le Morholt ! le Morholt! »

Mais, comme la barque grandissait, soudain, au sommet d'une vague, elle montra un chevalier qui se dressait à la proue l'avant de la barque ; dans chaque main, il tenait une épée : c'était Tristan.

combat de Tristan contre le Morholt
Le combat de Tristan contre le Morholt

Aussitôt vingt barques volèrent à sa rencontre se précipitèrent, vinrent et les jeunes hommes se jetaient à la mer pour venir voir Tristan à la nage. Le preux courageux sauta sur la grève la plage, le rivage et, tandis que alors que, pendant que les mères à genoux embrassaient ses chausses de fer ses chaussures de fer , il cria aux compagnons du Morholt :
«Seigneurs d'Irlande, le Morholt a bien combattu. Voyez : mon épée est ébréchée abimée, un morceau est cassé , un morceau de la lame est resté enfoncé dans son crâne. Emportez ce morceau d'acier, seigneurs : c'est le tribut l'impôt de la Cornouailles ! »

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