Partie 2
Shû Kishida marchait dans la rue. La cartouche engagée sous le groin translucide de son masque à air était « Brise de mai au pied du mont Fuji », la meilleure vente de Yi-Yendi en 2040. Bien sûr, l’air en question ne provenait absolument pas du mont Fuji (cerné depuis longtemps par un bidonville géant), mais des usines de la mégacorpo, où des chercheurs travaillaient nuit et jour à l’élaboration d’arômes inédits.
Kishida croisait beaucoup de monde. Ces silhouettes incertaines se frôlaient sans se regarder. La plupart des gens avaient un respirateur, cependant une bonne moitié des piétons se contentaient d’un masque de chirurgien ou d’un simple mouchoir. L’informaticien était triste. Cela lui faisait mal au coeur de voir des gosses hauts comme trois pommes ainsi exposés à la pollution ...
Perdu dans ses pensées, il bouscula une vieille femme qui poussait un chariot plein de détritus.
— Pardon, madame.
La femme l’insulta entre deux accès d’une toux grasse. Elle employait le sabir des bas quartiers, un langage qui mélangeait allégrement le japonais, l’anglais et le chinois.
Kishida poursuivit son chemin, en prenant garde cette fois de ne heurter personne. Les seules choses que l’on distinguait sans équivoque au milieu de la purée de pois, c’étaient les enseignes lumineuses des magasins, à la calligraphie soignée, et surtout les écrans de télévision aqualides. Ils flottaient dans les airs, omniprésents, diffusant vingt-quatre heures sur vingt-quatre des programmes débilitants entrelardés de spots publicitaires, sans parler des messages subliminaux qui s’adressaient directement à votre inconscient.
Kishida passa devant une boutique de jeux 3D qui badigeonnait le brouillard ambiant de couleurs psychédéliques. La façade proclamait, en lettres incandescentes :
WE PAY YOU TO PLAY $$$$$$$$$$$$$ WE PAY YOU TO PLAY
Et c’était vrai. « Nous vous payons pour jouer. » Du moins en ce qui concernait la première partie. Mais Kishida faisait confiance aux propriétaires des lieux pour se rattraper sur les parties suivantes. Il jeta un oeil apitoyé aux adolescents isolés du monde réel dans leurs casques virtuels ou leurs caissons holographiques. Pouvait-on vraiment les en blâmer ? Après tout, ce monde réel n’avait plus grand-chose à leur offrir depuis longtemps.
Il faudrait un électrochoc pour réveiller les consciences, songea l’informaticien. Deux blocs plus loin, Kishida passait au pied d’une grande tour, la Takahashi Tower, lorsque quelque chose fendit l’air pollué en sifflant.
— Attention ! cria un passant.
L’informaticien fit d’instinct un petit bond de côté. Un objet rond, gros comme une balle de golf, rebondit à sa droite et roula jusqu’à une bouche d’égout, qui l’avala aussitôt. Kishida, intrigué, leva les yeux vers la façade de la tour. L’édifice était squatté par des milliers de sans-logis. Sans doute les enfants trouvaient-ils amusant de bombarder ainsi les piétons.
— Vous allez finir par blesser quelqu’un, un jour ! gronda Kishida en agitant le poing vers les étages supérieurs.
La Takahashi Tower était, disait-on, le plus grand édifice de Kyo2. Autrefois le siège d’une entreprise prospère, ce bâtiment avait vu ses locaux se vider après la Grande Récession économique. Puis les squatters s’étaient emparés des lieux. Le gouvernement avait fait couler du béton dans les puits d’ascenseur et murer les cages d’escalier pour isoler le dernier tiers de la tour. Les raisons motivant cette décision restaient obscures. On disait que les autorités avaient voulu bloquer l’accès à un laboratoire de la secte Aum (démantelée en 2029) où l’on fabriquait des armes chimiques, dont le tristement célèbre gaz sarin qui avait déjà fait des ravages au début du siècle.
Une autre rumeur avançait que les dirigeants (politiciens, financiers et grands capitaines d’entreprise réunis) se réservaient le sommet pour leur usage. En effet, on prétendait que le plafond de la Takahashi Tower crevait l’épaisse couche de smog, flottant comme une île paradisiaque au-dessus d’une mer de nuages. Comment vérifier ? De nombreux citoyens avaient essayé d’escalader l’édifice, histoire d’en avoir le coeur net. Presque tous s’étaient écrasés au sol, ou bien avaient renoncé à mi-parcours. Les trois seuls grimpeurs qui n’étaient pas redescendus d’une façon ou d’une autre n’avaient jamais plus donné signe de vie. Un florilège d’hypothèses circulait parmi la population. Les trois courageux explorateurs coulaient-ils à présent des jours paisibles dans l’unique endroit de la ville où l’on pouvait se passer de masque à air ? Avaient-ils été emprisonnés, voire exécutés ? Dévorés par un ryu, le mythique dragon issu du folklore japonais ?
Hommes-rats, île en plein ciel, autant de légendes urbaines, de fantasmes, qui exprimaient la nostalgie d’une époque (à jamais révolue ?) où l’homme pouvait assouvir sans entraves le plus primaire de ses besoins : respirer !
Kishida en était à ce stade de ses réflexions lorsqu’il arriva sur l’esplanade du complexe Yi-Yendi, un immense bâtiment en forme de fer à cheval (enfin, c’était la forme de la jolie maquette exposée dans le hall d’entrée ; de l’extérieur, on ne distinguait pas grand-chose…).
L’informaticien enleva son masque et se présenta directement au guichet principal :
— Bonjour, je suis Shû Kishida. J’ai rendez-vous avec monsieur Hashimoto.
— Un instant, s’il vous plaît, demanda l’hôtesse aux traits agréables, soulignés par un maquillage discret.
Appuyant sur un petit bouton, elle lança :
— Monsieur Hashimoto ? J’ai monsieur Kishida, pour vous, à l’accueil...
— Qu’il monte, fit une voix rauque, entre deux halètements.
La jeune femme relâcha le bouton en souriant.
— Tenez, voici votre badge. Le bureau de monsieur Hashimoto est au dernier étage.
— Merci, dit Kishida avec un mouvement de tête.
Il s’éloigna en direction d’un trio de turbo-élévateurs. La porte de celui du milieu se referma sur lui, et l’ascension commença.
Il avait pris rendez-vous avec Hashimoto quatre mois plus tôt. Le grand patron de Yi-Yendi mettait un point d’honneur à recevoir lui-même n’importe lequel de ses subalternes, du cadre au balayeur, sans discrimination, du moment que l’un d’eux sollicitait une entrevue. C’était ce que promettaient les spots de communication interne qui passaient en boucle sur les computs du personnel, et Kishida avait été agréablement surpris de constater qu’il ne s’agissait pas de paroles vaines. Bien sûr, il ne fallait pas être pressé, mais le P-DG de Yi-Yendi respectait son engagement. Tous les matins, après sa séance de mise en forme et juste avant d’attaquer la journée de travail, il rencontrait l’un de ses employés pour discuter avec lui durant dix minutes chrono.
L’ascenseur s’immobilisa et la porte glissa de côté, livrant le passage à l’informaticien. Ce dernier fut fouillé par deux vigiles avant d’accéder au bureau du maître des lieux.
— Entrez, n’ayez pas peur, jeta Hashimoto.
La pièce était très grande. Deux cents mètres carrés, au moins. Le bureau lui-même se trouvait à l’autre bout. Il y avait une vaste baie vitrée, sur la gauche, mais ce n’était pas le plus impressionnant (après tout, elle ne donnait que sur un stupide brouillard gris).
Kishida resta un instant bouche bée devant l’écran géant à matrice active qui occupait tout le mur du fond. Incurvé, il diffusait des images criantes de réalisme d’un sentier forestier, bucolique à souhait. Les rayons du soleil jouaient dans les feuillages, produisant une lumière dentelée. On entendait des merles et des mésanges qui pépiaient gaiement en tétraphonie. Des effluves chargés de l’odeur des pins et de l’humus frais montèrent aux narines de Kishida, et il crut reconnaître « Sous-bois vosgien après la pluie », un des produits les plus récents de la gamme Yi-Yendi.
Akira Hashimoto, en jogging et tee-shirt mouillé de sueur, courait sur un tapis roulant mécanique. Il faisait face à l’écran géant, qui l’immergeait totalement parmi les arbres projetés. Des chiffres incrustés dans un coin de l’image indiquaient les kilomètres parcourus, la température de la salle ainsi que le rythme cardiaque du big boss. Celui-ci aboya « Stop ! », et le tapis s’arrêta en douceur.
Hashimoto se retourna. Il avait approximativement le même âge que son employé, mais davantage de cheveux blancs. Il était aussi plus grand, plus athlétique que Kishida. On voyait qu’il entretenait son corps avec soin. Attrapant au passage une serviette, il se fendit d’un sourire préprogrammé :
— Bonjour monsieur Kishida. Je suis très honoré de faire votre connaissance. J’ai lu votre dossier et je note avec plaisir que Yi-Yendi n’a eu qu’à se féliciter de vos services ces dernières années.
L’informaticien s’inclina légèrement.
— J’ai fait mon travail du mieux possible, dit-il avec sobriété.
Le P-DG hocha la tête :
— Venez vous asseoir.
Ils prirent place de part et d’autre du bureau en bois de merisier (un arbre qui avait disparu depuis un quart de siècle).
— Désirez-vous boire quelque chose ? s’enquit Hashimoto.
— Non, merci.
Il y eut un silence. Comprenant que Kishida ne voulait pas (ou n’osait pas) faire le premier pas, le grand patron demanda :
— Alors, cher monsieur Kishida, que puis-je pour vous ?
— Dire la vérité, répondit du tac au tac son invité.
Hashimoto leva un sourcil interrogateur.
— Qu’entendez-vous par là ?
— Je sais ce que vous mettez dans votre air en boîte.
Le big boss ne laissa rien paraître de ses sentiments. En homme d’affaires rôdé, il savait cacher son jeu. Mais il n’avait pas pensé à tout… à retirer ses capteurs, par exemple. Du coin de l’oeil, Kishida remarqua un détail intéressant. Les chiffres incrustés dans l’écran géant s’affolèrent, indiquant que le rythme cardiaque de son interlocuteur montait en flèche. J’ai fait mouche, on dirait.
— Pourriez-vous être plus explicite ? questionna Hashimoto après dix secondes de réflexion.
— Tout à fait. Il y a six mois, alors que j’installais un firewall dans l’intranet de notre usine de Sagami, je suis tombé sans le vouloir sur un dossier mal protégé… mais très instructif. Il s’agissait d’un rapport… Le rapport Ogumi, pour être plus précis. Cela vous dit quelque chose ?
— Non. Pas du tout.
— Alors permettez-moi de vous rafraîchir la mémoire. Le professeur Ogumi a réalisé pour vos services une enquête top-secret sur les « drogués de l’air », ces personnes qui vident d’un coup le contenu des cartouches Yi-Yendi dans leurs poumons, en ouvrant au maximum la valve du respirateur.
— Des accidents regrettables.
— Laissez-moi finir. Savez-vous que le nombre de ces drogués a décuplé en cinq ans ?
Hashimoto haussa les épaules :
— Que voulez-vous que j’y fasse ? Nous fabriquons les cartouches et nous mettons de l’air pur dedans, avec juste un soupçon d’arôme. C’est tout. Nous ne sommes pas responsables de l’utilisation qu’en font les gens, pas plus qu’un constructeur automobile n’est responsable des chauffards quand ils grillent les limitations de vitesse. D’ailleurs, il est bien stipulé sur nos produits : « L’abus d’oxygène est dangereux pour la santé. »
Kishida était écoeuré par tant d’hypocrisie. Laissant sourdre son dégoût, il martela :
— Ce qui n’est pas inscrit, c’est la présence de l’Euthimal polydichlorique.
Cette fois, il n’eut pas besoin de regarder l’indicateur du rythme cardiaque pour voir qu’il avait marqué un point. Le visage du P-DG vira au vert clair presque instantanément.
— Je… je ne vois pas de quoi vous parlez ! s’offusqua-t-il.
— Je parle de cet additif que vous glissez illégalement dans les cartouches. En doses infimes, bien entendu.
— Où voulez-vous en venir monsieur Kishida ?
— L’Euthimal monte directement au cerveau et crée une dépendance. Vous rendez la population accro à l’air estampillé Yi-Yendi ! De cette façon, si jamais d’autres sociétés s’avisaient de produire de l’air en boîte, vous garderiez quand même le monopole ! C’est très ingénieux… Le hic, c’est que certaines personnes sont hypersensibles à l’Euthimal, et elles ont commencé à se shooter littéralement ! Je sais de quoi je parle. Mon fils était l’un de ces pauvres bougres. Il a succombé à une overdose d’« Embruns du cap Horn ».
Hashimoto se tortillait dans son fauteuil, mal à l’aise.
— Je comprends votre douleur, grommela-t-il, mais je crois qu’elle vous égare.
— J’ai des documents, contre-attaqua son employé. Le dossier Ogumi était très complet, très bien fait. Dommage que le professeur ait péri dans un crash d’avion il y a deux mois.
— Les transports aériens ne sont plus ce qu’ils étaient, rétorqua le patron de Yi-Yendi sur un ton cauteleux.
Les deux hommes se mesurèrent du regard, cherchant mentalement à percer les défenses de l’adversaire.
— Vous avez mis quelqu’un d’autre au courant de vos ... divagations ? soupira Hashimoto après un long moment.
— Non. Pas encore. J’attendais le résultat de cette entrevue.
— Qu’est-ce qui me le prouve ?
— Je suis un homme d’honneur. Moi.
Nouveau silence, terrible, lourd de sous-entendus.
— Combien voulez-vous ?
— Je ne veux qu’une chose : votre tête.
Contre toute attente, le P-DG explosa de rire :
— Ha, ha, ha ! Un samouraï sans peur et sans reproche ! Il ne nous manquait plus que ça ... Allez, arrêtez ce cinéma et dites-moi votre prix.
— Vous allez retirer l’Euthimal des cartouches, faire un communiqué aux médias, donner votre démission et vous mettre à la disposition de la justice ?
— Rien que ça ?
Le masque impassible du big boss s’effritait. Il avait les yeux injectés de sang, et ses lèvres se retroussaient en un rictus haineux.
— Monsieur Hishida, commença-t-il, je me suis trompé sur votre compte. Vous n’êtes pas un samouraï, vous êtes un kamikaze ! Vous savez à qui vous vous attaquez ?
— Oui.
— Vous savez que vous ne faites pas le poids ?
— Oui.
— Alors ?
— Je fais ce qui doit être fait. Si elle change ses pratiques honteuses, et si vous vous sacrifiez sur l’autel des médias, Yi-Yendi pourra peut-être survivre au scandale.
— Je crois que vous surestimez la capacité à s’émouvoir de nos concitoyens.
— Peut-être ... Peut-être pas ... En tout cas, si je sors d’ici sans vos aveux signés, je file directement aux studios de Nova Network. Je suis persuadé que les journalistes se feront une joie d’écouter mon histoire, et surtout de lire les documents que j’ai avec moi et que je tiens à leur disposition.
Un froid glacial, qui n’avait rien à voir avec un dérèglement de la ventilation, envahit la pièce.
— Sortez, cracha Hashimoto, blanc de rage. Nous n’avons plus rien à nous dire.
Hishida se leva et prit congé.
Dans ses grandes lignes, l’entretien s’était déroulé comme prévu. Une fois qu’il se retrouva claquemuré dans l’ascenseur, la tension se relâcha d’un coup. L’informaticien réalisa qu’il tremblait comme l’aiguille d’un sismographe pendant une secousse tellurique.
Je viens de signer mon arrêt de mort, pensa-t-il en déglutissant avec difficulté.
Il avait donné à son patron l’opportunité de clore cette affaire dans l’honneur. Le P-DG n’avait pas saisi la perche. Tant pis pour lui. Tant pis pour tous les deux.
Hishida enfila son masque et sortit dans la rue. Le brouillard l’avala. Il marchait droit devant lui, sans se retourner ni même jeter un oeil de côté. Il se sentait libéré d’un poids. L’abcès était crevé.
Quand il traversa la chaussée, il ne vit pas la turbo-car surgir des volutes opaques. La voiture le percuta de plein fouet. Il rebondit sur le parebrise, qui s’étoila, et atterrit sur le trottoir d’en face. L’engin ne freina pas, s’arrêta encore moins. Il disparut dans les limbes du nuage gris foncé, pareil à un monstre de cauchemar.
L’informaticien gisait, cassé en deux. Il crachait du sang. Sa cage thoracique était défoncée. Ils n’ont pas perdu de temps, songea-t-il.
Il n’était pas triste. Là aussi, tout se déroulait comme il l’avait prévu. Il espérait que, dans l’autre monde, sur les rives d’une terre paisible, il retrouverait sa femme, morte du manque d’air Yi-Yendi, et son fils, mort pour en avoir trop respiré. Kumiko… Tetsuo… J’arrive...
Sa dernière pensée fût pour le « cheval de Troie », ce virus qu’il avait envoyé juste avant de quitter son appartement. Il eut un petit rire qui provoqua un hoquet sanglant. Il avait enregistré son témoignage en holo numérique. Ce document était assorti de graphiques et de fichiers officiels volés dans les dossiers de Yi-Yendi. Le clip ne durait que cinq minutes, mais il était édifiant. Projeté sur tous les écrans aqualides de la mégalopole, il allait faire l’effet d’une bombe ! Le plus ironique de l’histoire était qu’Akira Hashimoto en personne allait déclencher cette diffusion, sans le savoir. Kishida avait relié le comput de son patron aux réseaux de la chaîne Nova Network. Dès que le big boss effleurerait l’icône « Enter » de son écran, la machination infernale se mettrait en branle ! Dans quelques secondes, quelques minutes au maximum, tous les habitants de Kyo2 connaîtraient la terrible vérité ...
Les consciences ont besoin d’un électrochoc.
Il mourut, alors qu’un groupe de badauds se regroupait autour de lui.
***
— Alors ? grogna Hashimoto, les nerfs en pelote.
— Mort, fit une voix sans timbre à l’autre bout de la ligne.
— Il n’avait rien sur lui ? Aucun document ?
— Non, rien. On l’a fouillé dans l’ambulance.
— Très bien. Hashimoto jubilait.
Il bluffait, songea-t-il. Ce fou suicidaire bluffait !
Il coupa la communication et se rencogna dans le dossier de son fauteuil. Yi-Yendi et lui, par la même occasion, étaient sauvés. Le scandale n’allait pas éclater. L’autre parasite éliminé, une nouvelle journée de travail fructueuse s’annonçait. Et ce soir, un golf avec le ministre de l’Environnement, tout en haut de la Takahashi Tower, lui ferait le plus grand bien.
Akira Hashimoto soupira d’aise et toucha l’icône « Enter » qui palpitait sur son écran.