Heureux qui près de toi, pour toi seule soupire soupirer pour = désirer, rêver de, aspirer à,
Qui jouit du plaisir de t’entendre parler,
Qui te voit quelquefois doucement lui sourire.
Les Dieux dans son bonheur peuvent-ils l’égaler ?
Je sens de veine en veine une subtiledélicate, fine flamme
Courir par tout mon corps, sitôt quedès que, aussitôt que je te vois
Et dans les doux transports émotions, ardeur, exaltation, excitation, passion où s’égare se perd mon âme
Je ne saurais trouver de langue ni de voix.
Un nuage confus se répand sur ma vue.
Je n’entends plus : je tombe en de douces langueursétat d'âme mélancolique et rêveur, rêveries ;
Et, pâle, sans haleine, interditestupéfaite, surprise, éperduetrès émue, égarée,
Un frisson me saisit, je tremble, je me meurs.
Mais quand on n’a plus rien, il faut tout hasarderrisquer, tenter, essayer.
Il me paraît égal aux dieux celui qui, assis près de toi doucement, écoute tes ravissantes paroles et te voit lui sourire ; voilà ce qui me bouleverse jusqu’au fond de l’âme.
Sitôt que je te vois, la voix manque à mes lèvres, ma langue est enchaînée, une flamme subtile court dans toutes mes veines, les oreilles me tintent, une sueur froide m’inonde, tout mon corps frissonne, je deviens plus pâle que l’herbe flétrie, je demeure sans haleine, il semble que je suis près d’expirer.
Mais il faut tout oser puisque dans la nécessité…
Il me paraît l’égal des Dieux, l’homme qui est assis dans ta présence et qui entend de près ton doux langage et ton rire désirable, qui font battre mon cœur au fond de ma poitrine. Car lorsque je t’aperçois, ne fût-ce qu’un instant, je n’ai plus de paroles, ma langue est brisée, et soudain un feu subtil court sous ma peau, mes yeux ne voient plus, mes oreilles bourdonnent, la sueur m’inonde et un tremblement m’agite toute ; je suis plus pâle que l’herbe, et dans ma folie je semble presque une morte… Mais il faut oser tout…
L’homme fortunéchanceux qu’enivre ta présence
Me semble l’égal des Dieux, car il entend
Ruisseler ton rire et rêver ton silence.
Et moi, sanglotant,
Je frissonne toute, et ma langue est brisée :
Subtilequi pénètre facilement, une flamme a traversé ma chair,
Et ma sueur coule ainsi que la rosée
Apreviolente, rude, amère de la mer ;
Un bourdonnement remplit de bruits d’orage
Mes oreilles, car je sombreje me perds, je me noie, je m'effondre sous l’effort,
Plus pâle que l’herbe, et je vois ton visage
À travers la mort.