Le discours direct

Cours


Rappel de la définition du discours direct


Exemple

Pendant les premiers jours, tout se passa normalement. On avait dit à l’officier d’à côté que la dame était malade ; et il ne s’en inquiéta guère. Mais bientôt cette femme qu’on ne voyait jamais l’irrita, il s’informa de la maladie ; on répondit que son hôtesse était couchée depuis quinze ans par suite d’un violent chagrin. Il n’en crut rien sans doute, et s’imagina que la pauvre insensée ne quittait pas son lit par fierté, pour ne pas voir les Prussiens, et ne leur point parler, et ne les point frôler.

Il exigea qu’elle le reçût ; on le fit entrer dans sa chambre.
Il demanda d’un ton brusque.
– Je vous prierais, Madame, de vous lever et de descentre pour qu’on vous voie.
Elle tourna vers lui ses yeux vagues, ses yeux vides, et ne répondit pas.
Il reprit :
– Je ne tolérerai pas d’insolence. Si vous ne vous levez pas de bonne volonté, je trouverai bien un moyen de vous faire promener toute seule.

Elle ne fit pas un geste, toujours immobile comme si elle ne l’eût pas vu.
Il rageait, prenant ce silence calme pour une marque de mépris suprême.
Et il ajouta :
– Si vous n’êtes pas descendue demain…
Puis, il sortit.

La Folle de Guy de Maupassant (orthographe corrigée)

Pendant les premiers jours, tout se passa normalement. On avait dit à l’officier d’à côté que la dame était malade ; et il ne s’en inquiéta guère. Mais bientôt cette femme qu’on ne voyait jamais l’irrita, il s’informa de la maladie ; on répondit que son hôtesse était couchée depuis quinze ans par suite d’un violent chagrin. Il n’en crut rien sans doute, et s’imagina que la pauvre insensée ne quittait pas son lit par fierté, pour ne pas voir les Prussiens, et ne leur point parler, et ne les point frôler.

Il exigea qu’elle le reçût ; on le fit entrer dans sa chambre.
Il demanda d’un ton brusque.
– Je vous prierai ? Matame, de fous lever et de tescentre pour qu’on fous foie.
Elle tourna vers lui ses yeux vagues, ses yeux vides, et ne répondit pas.
Il reprit :
– Che ne tolérerai bas d’insolence. Si fous ne fous levez pas de ponne volonté, che trouverai pien un moyen de fous faire bromener toute seule.

Elle ne fit pas un geste, toujours immobile comme si elle ne l’eût pas vu.
Il rageait, prenant ce silence calme pour une marque de mépris suprême.
Et il ajouta :
– Si vous n’êtes pas tescentue temain…
Puis, il sortit.

La Folle de Guy de Maupassant (texte original)


Les différentes façons d'écrire le discours direct

Exemples


L'île au trésor de Robert Louis Stevenson par Chauvel et Simon, Delcourt

Utilisation des tirets

Qu'est-ce que je peux faire pour vous, monsieur? demanda Jim.
Sers-moi un rhum, répondit l'homme.

ou

Jim demanda :
Qu'est-ce que je peux faire pour vous, monsieur?
Sers-moi un rhum, répondit l'homme.

Utilisation des guillemets « »

Jim portait un plateau dans la salle quand il aperçut un nouveau client. « Qu'est-ce que je peux faire pour vous, monsieur?» lui demanda l'enfant. L'homme se tourna vers lui et avec un grand sourire lui répondit : «Sers-moi un rhum.»

ou

Jim portait un plateau dans la salle quand il aperçut un nouveau client. Il lui demanda : « Qu'est-ce que je peux faire pour vous, monsieur?» L'homme se tourna vers lui et avec un grand sourire lui répondit : «Sers-moi un rhum.»

Utilisation des guillemets et des tirets

« Qu'est-ce que je peux faire pour vous, monsieur? demanda Jim.
Sers-moi un rhum, répondit l'homme.
Tout de suite monsieur,» dit le jeune garçon.

ou:

En apportant son plateau dans la salle, Jim aperçut un nouveau client. Il lui demanda :
«
Qu'est-ce que je peux faire pour vous, monsieur?
Sers-moi un rhum, répondit l'homme.
Tout de suite monsieur,» dit le jeune garçon.


Les verbes de parole

Pour trouver un verbe de parole

De la LSF vers le français: classement par configuration

Du français vers la LSF: classement alphabétique


L'incise dans le discours direct


L'île au trésor de Robert Louis Stevenson par Chauvel et Simon, Delcourt


Le dialogue sans incisesLe dialogue avec incises

— Bill ! Hé, Bill, tu me reconnais, tu reconnais un vieux copain, pas vrai, Bill?
— Chien Noir!

— Bill ! lança Chien-Noir en continuant à me serrer violemment le poignet. Hé, Bill, répéta-t-il plus fort, tu me reconnais, tu reconnais un vieux copain, pas vrai, Bill?
— Chien Noir! s'écria Bill l'air surpris.


Attention

Dans une incise, le sujet et le verbe sont inversés:
Faux: «Chien-Noir !» Bill s'écria l'air surpris.
Juste: «Chien-Noir !» s'écria Bill l'air surpris.

L'incise ne commence pas par une majuscule:
Faux: «Chien-Noir !» S'écria Bill l'air surpris.
Juste: «Chien-Noir !» s'écria Bill l'air surpris.

Où placer l'incise?

A la fin des paroles:
«Chien-Noir !» s'écria Bill l'air surpris.

Au milieu des paroles, entre deux virgules (,):
«Hé, Bill, répéta-t-il plus fort, tu me reconnais, tu reconnais un vieux copain, pas vrai, Bill?»


La ponctuation dans le discours direct


L'île au trésor de Robert Louis Stevenson par Chauvel et Simon, Delcourt

«Quelqu'un peut me dire où je suis ? interrogea l'aveugle.
Vous êtes à l'Amiral Benbow, répondit Jim, dans la baie de la Colline-Noire, mon brave.
Voulez-vous me tendre la main mon sympathique et jeune ami pour m'aider à entrer demanda l'homme.

Attention

Les paroles et l'incise sont séparées par: , ! ? pas par un point. Le point est remplacé par une virgule (,).

Faux: «Vous êtes à l'Amiral Benbow, dans la baie de la Colline-Noire, mon brave Répondit Jim.
Juste: «Vous êtes à l'Amiral Benbow, dans la baie de la Colline-Noire, mon brave répondit Jim.

Faux: «Voulez-vous me tendre la main pour m'aider à entrer . Demanda l'aveugle.
Juste: «Voulez-vous me tendre la main pour m'aider à entrer demanda l'aveugle.


Lecture: le discours direct dans le récit

Extraits de L'île au Trésor de Stevenson, 1883

Jim, le narrateur, est le héros de l’histoire. Il est adolescent au début du récit en 1782. Ses parents tiennent une auberge hôtel restaurant , appelée l’Amiral Benbow, sur la côte anglaise. Un jour, Bill, un pirate qui se fait appeler “le Capitaine”, vient s’installer à l’auberge de l’Amiral Benbow.
Quelque temps plus tard, Jim reçoit la visite d’un étrange personnage appelé Chien-Noir.


Extrait de L'île au trésor ( Treasure Island), film de Peter Rowe


C'était par un jour de janvier, de bon matin. Il faisait un froid glacial. Le givre gouttes d'eau glacées blanchissait toute la crique , le flot les petites vagues clapotait doucement sur les galets , le soleil encore bas illuminait éclairait à peine la crête le sommet des collines et luisait brillait au loin sur la mer. Le capitaine, levé plus tôt que de coutume d'habitude, était parti sur la grève plage , son coutelas couteau ballant sous son vieil habit bleu, sa lunette de cuivre sous le bras, son tricorne rejeté sur la nuque.(...) Ma mère était montée auprès de mon père, et, en attendant le retour du capitaine, je dressais préparais la table pour son déjeuner, lorsque la porte de la salle s'ouvrit, et un homme entra, que je n'avais jamais vu. Son teint la peau de son visage avait une pâleur de cire était très blanc ; il lui manquait deux doigts de la main gauche et, bien qu'il fût armé d'un coutelascouteau, il semblait peu combatif.(...)

Je lui demandai ce qu'il y avait pour son service, et il me commanda un rhum . Je m'apprêtais à allais sortir de la salle pour l'aller chercher, lorsque mon client s'assit sur une table et me fit signe d'approcher. Je m'arrêtai sur place, ma serviette à la main.
- Viens ici, fiston, reprit-il. Plus près.
Je m'avançai d'un pas.
- Est-ce que cette table est pour mon camarade Bill ? interrogea-t-il, en ébauchant un clin d'oeil.
Je lui répondis que je ne connaissais pas son camarade Bill, et que la table était pour une personne qui logeaithabitait chez nous, et que nous appelions le capitaine.
- Au fait , dit-il, je ne vois pas pourquoi ton capitaine ne serait pas mon camarade Bill. Il a une balafre sur la joue, mon camarade Bill, et des manières tout à fait gracieuses, en particulier lorsqu'il a bu. Mettons supposons, pour voir, que ton capitaine a une balafre sur la joue, et mettons, si tu le veux bien, que c'est sur la joue droite. Hein! qu'est-ce que je te disais ! Et maintenant, je répète : mon camarade Bill est-il dans la maison ?
Je lui répondis qu'il était parti en promenade.
- Par où, fiston ? Par où est-il allé ?
Je désignaimontrai le rocher, et affirmai que le capitaine ne tarderait sans doute pas à rentrer ; puis, quand j'eus répondu à quelques autres questions :
- Oh ! dit-il, ça lui fera plaisir à mon camarade Bill.
Il prononça ces mots d'un air dénué de toutesans bienveillance.

Mais après tout ce n'était pas mon affaire, et d'ailleurs je ne savais quel parti prendre. L'étranger demeurait postérestait debout tout contre la porte de l'auberge, et surveillait le tournant comme un chat qui guette une souris. À un moment, je me hasardai sur la route, mais il me rappela aussitôt, et comme je n'obéissais pas assez vite à son gré, sa face cireuse visage blanc prit une expression menaçante, et avec un juron gros mot, insulte qui me fit sursauter, il m'ordonna de revenir. Dès que je lui eus obéi, il revint à ses manières premières, mi-caressantes un peu gentilles, mi-railleuses un peu moqueuses, me tapota l'épaule, me déclara que j'étais un brave garçon, et que je lui inspirais la plus vive sympathie.
(...) «Mais voilà mon camarade Bill, avec sa lunette d'approche sous le bras! Tu vas te reculer avec moi dans la salle, fiston, et te mettre derrière la porte : nous allons faire à Bill une petite surprise.»(...)

Ce disant en disant cela , l'inconnu m'attira dans la salle et me plaça derrière lui dans un coin où la porte ouverte nous cachait tous les deux. J'étais fort ennuyé et inquiet et mes craintes s'augmentaient encore de voir l'étranger, lui aussi, visiblement effrayé . Il dégagea la poignée de son coutelas, et en fit jouer la lame dans sa gaine ; et tout le temps que dura notre attente, il ne cessa de ravaler sa salive, comme s'il avait eu, comme on dit, un crapaud dans la gorge.

À la fin, le capitaine entra, fit claquer la porte derrière lui sans regarder ni à droite ni à gauche, et traversant la pièce, alla droit vers la table où l'attendait son déjeuner.
- Bill ! lança l'étranger, d'une voix qu'il s'efforçait, me parut-il, de rendre forte et assurée.
Le capitaine pivota sur ses talons fit demi tour, et nous fit face : tout hâlebronzage avait disparu de son visage, qui était blême très blanc jusqu'au bout du nez ; on eût dit, à son air, qu'il venait de voir apparaître un fantôme, ou le diable, ou pis pire encore, s'il se peut (...).
- Allons, Bill, tu me reconnais ; tu reconnais un vieux camarade de bord camarade de navire, marin, pas vrai, Bill ?
Le capitaine eut un soupir spasmodique :
- Chien-Noir ! fit-il.
- Et qui serait-ce d'autre ? reprit l'étranger avec plus d'assurance. Chien-Noir venu voir son vieux camarade de bord, Bill, à l'auberge de l'Amiral Benbow... Ah ! Bill, Bill, nous en avons vu des choses, tous les deux, depuis que j'ai perdu ces deux doigts, ajouta-t-il, en élevant sa main mutilée amputée, avec des doigts coupés.
- Eh bien, voyons, fit le capitaine, vous m'avez retrouvé: me voici. Parlez donc. Qu'y a-t-il ?
- C'est bien toi, Bill, répliqua Chien-Noir. Il n'y a pas d'erreur, Billy. Je vais me faire servir un verre de rhum par ce cher enfant-ci, qui m'inspire tant de sympathie, et nous allons nous asseoir, s'il te plaît, et causer franc parler franchement comme deux vieux copains.

Quand je revins avec le rhum, ils étaient déjà installés de chaque côté de la table servie pour le déjeuner du capitaine : Chien-Noir auprès de la porte, et assis de biais de travers, de profil, sur le côté comme pour surveiller d'un oeil son vieux copain, et de l'autre, à mon idéeavis, sa ligne de retraite le chemin pour fuir. Il m'enjoignit me dit, m'ordonna de sortir en laissant la porte grande ouverte.
- On ne me la fait pas avec les trous de serrure, fiston, ajouta-t-il.

Je les laissai donc ensemble et me réfugiai dans la cuisine. J'eus beau prêter l'oreille tendre l'oreille pour écouter, comme de juste, il se passa un bon moment où je ne saisis compris, entendis rien de leur bavardage, car ils parlaient à voix basse ; mais peu à peu ils élevèrent le ton parlèrent plus fort, et je discernai devinai, entendis quelques mots, principalement des jurons gros mots, injures, insultes, lancés par le capitaine.
- Non, non, non, et mille fois non ! et en voilà assez ! cria-t-il une fois.
Et une autre :
- Si cela finit par la potence, tous seront pendus , je vous dis !
Et tout à coup il y eut une effroyable explosion de blasphèmes : chaises et table culbutèrentse renversèrent, tombèrent à la fois ; un cliquetis d'acierbruit d'épées, de couteaux retentit, puis un hurlement de douleur, et une seconde plus tard je vis Chien-Noir fuir éperdu, serré suivi de près par le capitaine, tous deux coutelas au poing, et le premier saignant abondamment beaucoup de l'épaule gauche. Arrivé à la porte, le capitaine assena donna au fuyard un dernier coup formidable qui lui aurait sûrement fendu ouvert le crâne, si ce coup n'eût été arrêté par notre massive grosse, lourde enseigne de l'Amiral Benbow.
On voit encore aujourd'hui la brèchecoupure sur la partie inférieure du tableau. Ce coup mit fin au combat.
Aussitôt sur la route, Chien-Noir, en dépit demalgré sa blessure, prit ses jambes à son couse sauva, et avec une agilité merveilleuse, disparut en une demi-minute derrière la crête le sommet de la colline. Le capitaine se passa la main sur les yeux à plusieurs reprises plusieurs fois, et finalement rentra dans la maison.
- Jim, me dit-il, du rhum !
Et comme il parlait, il tituba légèrement et s'appuya d'une main contre le mur.
- Êtes-vous blessé ? m'écriai-je.
- Du rhum ! répéta-t-il. Il faut que je m'en aille d'ici. Du rhum ! du rhum ! (...)


Après le décès du père de Jim, Bill reçoit une seconde visite.

    
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Vers les trois heures, par un après-midi âpre, de brume glacée, je m'étais mis sur le seuil devant la porte une minute, songeant pensant tristement à mon père, lorsque je vis sur la route un individu quelqu'un, une personne qui s'approchait avec lenteur. Il était à coup sûr aveugle, car il tapotait tapait doucement devant lui avec son bâton et portait sur les yeux et le nez une grande visière verte ; il était courbé penché par les ans ou par la fatigue, et son vaste caban manteau de marin, tout loqueteux vieux, déchiré, abîmé, le faisait paraître vraiment difforme mal formé. De ma vie je n'ai vu plus sinistre inquiétant, effrayant personnage. Un peu avant l'auberge, il fit halte s'arrêta et, élevant la voix sur un ton de mélopée bizarre, interpella le vide devant lui :
- Un ami compatissant aimable, qui a pitié voudrait-il indiquer dire à un pauvre aveugle... où et en quel lieu de ce pays il peut bien se trouver en ce moment?
- Vous êtes à "l'Amiral Benbow", crique du Mont-Noir, mon brave homme, lui répondis-je.
- J'entends une voix, reprit-il, une voix jeune. Voudriez-vous me donner la main, mon aimable jeune ami, et me faire entrer ?

Je lui tendis la main, et le hideux laid, affreux aveugle aux paroles mielleuses douces, faussement aimables l'agrippa attrapa sur-le-champ immédiatement comme dans des tenailles. Tout effrayé, je voulus me dégager libérer, mais l'aveugle, d'un simple effort, m'attira tout contre lui :
- Maintenant, petit, mène-moi auprès du capitaine.
- Monsieur, répliquai-je, sur ma parole je vous jure que je n'ose pas.
- Ah ! ricana-t-il, c'est comme ça ! Mène-moi tout de suite à l'intérieur, ou sinon je te casse le bras.
Et tout en parlant il me le tordit, si fort que je poussai un cri.
- Monsieur, repris-je, c'est pour vous ce que j'en dis. Le capitaine n'est pas comme d'habitude. Il a toujours le coutelas tiré couteau sorti, prêt à se battre. Un autre monsieur...
- Allons, voyons, marche ! interrompit-il.

Jamais je n'ouïs entendis voix plus froidement cruelle et odieuse détestable, affreuse que celle de cet aveugle. Elle m'intimida plus que la douleur, et je me mis aussitôt en devoir de lui obéir. Je franchis le seuil entrai dans la maison et me dirigeai droit vers la salle où se tenait, abruti de rhum ivre, saoul, notre vieux forban pirate malade. L'aveugle, me serrant dans sa poigne de fer, m'attachait à lui et s'appuyait sur moi presque à me faire succomber tomber, mourir.
- Mène-moi directement à lui, et dès que je serai en sa présence devant lui, crie : «Bill ! voici un ami pour vous. » Si tu ne fais pas ça, moi je te ferai ceci...
Et il m'infligea une pression dont je pensai m'évanouir. Mon absolue terreur du mendiant aveugle me fit oublier ma peur du capitaine ; j'ouvris la porte de la salle et criai d'une voix tremblante la phrase qui m'était dictée. Le pauvre capitaine leva les yeux. En un clin d'oeil son ivresse disparut, et il resta béant bouche ouverte, très surpris, dégrisé il n'était plus ivre. Son visage exprimait, plus que l'effroi, un horrible dégoût . Il alla pour se lever, mais je crois qu'il n'en avait plus la force.
- Non, Bill, dit le mendiant, reste assis là. Je n'y vois point, mais j'entends remuer bouger un doigt. Les affaires sont les affaires. Tends-moi ta main gauche. Petit, prends sa main gauche par le poignet et approche-la de ma droite.

Nous lui obéîmes tous deux exactement, et je le vis faire passer quelque chose du creux de la main qui tenait son bâton, entre les doigts du capitaine, qui se refermèrent dessus instantanément immédiatement.
- Voilà qui est fait, dit l'aveugle.